Tirer sa révérence

« Ou bien partir avec panache et tirer notre chapeau, dans notre tête ce voyage avait un début et une fin.
Nos destinations nous renvoyaient avant le départ une telle image de rêve et de dépaysement que Rio et Bali nous paraissait les portes d’entrée et de sortie parfaites.  C’est satisfaisant de se dire à posteriori que l’on avait vu juste… mais nous n’avions pas pressenti l’énorme vague de sentiments contradictoires qui accompagnerai ce va et vient.
Ce sac et ressac nous a bel et bien saisi. Comme une houle puissante à 6h47 le 29 juillet au matin, un réveil secouant notre immeuble, était ce de gauche à droite ou de haut en bas ? Dans la tête tout s’éparpille début. .. fin… anniversaire de Sacha… attendre… sortir… répliques. .. répliques. .. Ce chaos est à notre image puissant désordonné incontrôlable.
Face à un séisme, l’oscillation est la seule réponse viable. Faisons joncs soyons souples. Ce départ sera, comme notre fuite Brésilienne, brutal, a contrecœur mais impératif.
Voyons y la promesse de nouvelles portes à franchir et d’une foule de débuts, nous sommes vivants. »

La case de l’oncle Tom

Nous le savons tout à une fin, c’est même l’expérience la plus frustante de la vie. Une leçon est d’accepter que des choses extraordinaires puissent s’arrêter. L’optimisme est un des antidotes à cette frustration, un autre est Tonton Jean Jacques qui par son exemple nous montre qu’il faut sans cesse croire en ses rêves. J.J avec ses beaux 80 printemps et son chapeau qui nous fit découvrir son Amérique.

Nous venions en Indonésie sans plan, en roue libre.

Notre traversée de Jakarta, en taxi, dans les monstrueux embouteillages de cette cité tentaculaire nous fit craindre le pire. C’est de nuit, à Bogor dans la banlieue de Jakarta, qu’en entrant dans une maison où il était écrit que c’était ouvert et que nous étions les bienvenus que nous avons rencontrés un nouveau Tonton. Pareil à Tonton JJ, Tom depuis sa fabuleuse maison jungle nous a fait découvrir son Indonésie. Pendant 3 jours, toujours à l’affût, il a été là où nous étions. Guide parfait, infatigable, patient, botaniste, ingénieur, militaire, humanitaire, il a lui aussi beaucoup voyagé et vécu dans des conditions difficiles dans des endroits improbables. Depuis le jardin Botanique de Bogor, transformé par son père (fondateur de l’institut indonésien des sciences) en un éminent centre de recherche biologique il nous a aussi aidé à construire notre itinéraire.

Maintenant c’est le monde entier qui vient à Tom, lui qui est si discret et affable, il garde sa maison ouverte pour tout ceux qui veulent regarder par la fenêtre.
Cheer to the Tontons.

 

Survivre à la paix

Nous voulions rentrer au Laos par la ville de Phonsavan pour appréhender une réalité difficilement quantifiable depuis la France: la vie le long de la piste Ho Chi Minh 45 ans après la fin de la guerre.

Le nord Vietnam utilisait la jungle laossienne comme camouflage pour acheminer vers le sud des hommes, des armes, du matériel, etc …
La grande idée de l’armée américaine aura été de bombarder en permanence cette partie du Laos. Dans les faits, pendant 9 ans, le pays a reçu l’équivalent d’une bombe toute les 8 minutes. Le Laos y a gagné le titre peu enviable de nation la plus bombardée par habitant. Or, on estime que 25 à 30 % des sous-munitions n’explosent pas et restent un danger permanent.
Ces bombies ou UXO (unexploded ordnance) tuent, mutilent, terrorisent toujours hommes, femmes, enfants.
Nous avons visité une antenne de MAG (Mines Advisory Group), une ONG à fonds américain qui continue de déminer au Laos. Ce que nous y avons appris est terrible, le Laos est prisonnier de ses mines. 70% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté car des territoires entiers ne peuvent être cultivés ou lorsqu’ ils le sont, les agriculteurs en meurent.
UXO c’est le frein majeur du developpement laossien : pas ou peu d’investissements étrangers car c’est trop dangeureux pour les experts. Il est parfois impossible de créer un réseau d’ eau potable et que dire de creuser une route ou de bâtir une école.
Paix à retardement.

Pour un sourire d’enfant

Depuis 20 ans, cette ONG agit au Cambodge pour sortir les enfants de l’extrême misère et les mener jusqu’à un métier. Reconnue par les autorités cambodgiennes, l’Association intervient dans le respect du pays, en collaboration avec les Cambodgiens.

Lauréate du Prix des Droits de l’Homme de la République Française.

Nous sommes allés à leur rencontre et nous avons mangé au restaurant d’application tenu par les élèves .

 

 

Nous avons très impressionnés et très très émus par l’ infrastructure et la dévotion de tout les volontaires sur place. Le repas était sensationnel ! Les profiteroles….!!!
Même l’eau est potable grâce à leur système de filtration, unique au Cambodge.

I believe l can fly !

De mon enfance, je gardais deux rêves, pas de ces chimères enfantines que l’on abandonne en grandissant.

Deux rêves qui se devaient d’aboutir: explorer l’Alhambra et les temples d’ Angkor .
Les deux sont accomplis, le premier il y a douze ans et le second aujourd’hui. Cela peut paraître des rêves faciles à réaliser, mais il n’en est rien car pour l’un comme pour l’autre c’est la présence de Claire qui les fait s’incarner par la magie de nous deux puis quatre, plus de coeurs et plus de yeux.
C’est la fin du rêve, me voilà en errance. Mais non ! pas de panique car entre temps un nouveau a pris forme. Quel est-il ? Continuer le tour du monde ? Voyons puisque j’ai des rêves simples…
Faire du voilier de course dans la baie de Sidney.

Samy

Les garçons ont encore fait preuve de beaucoup de courage pour affronter une nouvelle fois la tempête dans la nuit noire de la plage de Bondaberg. Nous sommes allés assister à l’éclosion des tortues marines ! Une trentaine de bébé Samy qui s’entraident pour creuser 60 cm de sable battu par la pluie et rejoindrent l’ocean… Pour la peine nous leur avons fait la haie d’ honneur 🙂

Donde esta Santiago ?

Dès notre arrivée dans la nuit de Buenos Aires, nous avons été frappé par l’omniprésence d’un visage.
Chacun de nos pas nous conduisait vers l’image de cet inconnu.  Au début, c’était comme un jeu où il nous fallait le retrouver.
Mais il s’ est vite imposé que cette figure avait quelque chose de tragique.  Les garcons ont mené l’enquête.
Santiago Maldonado !
Santiago, ses yeux sombres et sa large barbe, nous les retrouvons dans chacun des lieux que nous traversons: sur des affiches de messes, sur des profils Whatsapp, sur des poubelles, sur la route, sur des tee-shirt, projeté sur la foule…..
Santiago a disparu après avoir été interpellé par la gendarmerie, le 1er août, pendant une manifestation pour la défense de la minorité indienne Mapuche.
Son corps a récemment été retrouvé au sud de la Patagonie dans le Rio Chubut, à 300 mètres de l’endroit où il avait disparu. Depuis 3 mois, les argentins demandent à connaître la vérité.
Ce fait divers fait écho dans la mémoire  collective aux 30 000 disparus de la dictature et ce cri de toute une génération rappelle  le  « nunca mas » (plus jamais) lancé par leurs parents.

JJ ‘s hat World Tour

C’est l’histoire d’un invité surprise, qui nous a convaincu de l’emmener quelques jours avant le départ.
C’est l’histoire du fameux chapeau de JJ qui a déjà tellement bourlingué qu’il ne demandait qu’à repartir,
C’est l’histoire de JJ, notre oncle d’Amérique qui nous fait découvrir et adorer son Colorado l’été dernier,
C’est l’histoire d’un petit blond nommé Sacha qui tombe en admiration devant le chapeau de JJ,
C’est donc l’histoire de 4 sacs à dos et d’un chapeau partis pour une année de découvertes, ce soir ils dorment tous les 5 à Rio….