Laos

Aux abords de la jungle lao

Tout au nord, entre la Thaïlande, le Myanmar, la Chine et le Vietnam, nous avons visité une kyrielle de petits villages reculés kamu, hmong, thaï dam, lantern.

Nous y sommes arrivés tantôt en bateau, tantôt en scooter ou simplement à pied….ici la vie se déroule au rythme des rivières, des rizières et du tissage.

Un quotidien pastoral entre poules, cochons, chèvres, buffles qui fertilisent les champs et la pratique millénaire de la culture du riz.

En début de saison des pluies, nous avons limité nos trecks dans la jungle, craignant les redoutables sangsues !!!

Dans deux jours, nos prochaines aventures seront thaïlandaises …

Les photos

Survivre à la paix

Nous voulions rentrer au Laos par la ville de Phonsavan pour appréhender une réalité difficilement quantifiable depuis la France: la vie le long de la piste Ho Chi Minh 45 ans après la fin de la guerre.

Le nord Vietnam utilisait la jungle laossienne comme camouflage pour acheminer vers le sud des hommes, des armes, du matériel, etc …
La grande idée de l’armée américaine aura été de bombarder en permanence cette partie du Laos. Dans les faits, pendant 9 ans, le pays a reçu l’équivalent d’une bombe toute les 8 minutes. Le Laos y a gagné le titre peu enviable de nation la plus bombardée par habitant. Or, on estime que 25 à 30 % des sous-munitions n’explosent pas et restent un danger permanent.
Ces bombies ou UXO (unexploded ordnance) tuent, mutilent, terrorisent toujours hommes, femmes, enfants.
Nous avons visité une antenne de MAG (Mines Advisory Group), une ONG à fonds américain qui continue de déminer au Laos. Ce que nous y avons appris est terrible, le Laos est prisonnier de ses mines. 70% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté car des territoires entiers ne peuvent être cultivés ou lorsqu’ ils le sont, les agriculteurs en meurent.
UXO c’est le frein majeur du developpement laossien : pas ou peu d’investissements étrangers car c’est trop dangeureux pour les experts. Il est parfois impossible de créer un réseau d’ eau potable et que dire de creuser une route ou de bâtir une école.
Paix à retardement.

Le Laos, terre promise …

Pour passer la frontière terrestre entre le Vietnam et le Laos autorisant nos e-visas, il nous fallait déjà trouver un correspondant vietnamien fiable dénommé Mister Haï, ça ne s’invente pas, un vrai film de James Bond…chose faite (Seb adore les jeux de pistes).

Mister Haï nous accompagne au levé du jour, et nous voilà dans un « sleeping bus » exclusivement entourés de laossiens pour une traversée de 7 ou 8 h … la route est superbe, on y découvre un Vietnam très rural, montagnard, on serpente au milieu des rizières en terrasses jusqu’au poste frontière… fermé car c’est la pause déjeuner, mais il n’est que 11 h !

Soit, on en profite pour manger nous aussi avec nos compagnons de voyage dans une cabane tout à côté… repas unique rognons de biquettes, patates douces et omelette !

Deux heures plus tard, un unique guichet semble ouvrir, on se positionne en tête de file… mais on se rend vite compte que tout le monde glisse des billets dans son passeport… On joue les ahuris sans rien donner… et là on attend on attend, tout le monde nous passe devant.

Nous restons seuls tout les 4, même les douaniers vietnamiens sont partis avec nos visas et nous demandent de rester là… panique à bord, notre bus (avec nos sacs à dos) censé nous attendre est parti… petit tour d’horizon, il trépigne de l’autre côté de la frontière laossienne, et nous on est coincé eu Vietnam !

Les douaniers finissent par arriver, nous courons faire nos visas laossiens…au papier carbone ..c’est très très long… le chauffeur vient nous prêter main forte pour faire accélérer la cadence … petit sprint de fin, ça y est on est passé Youhou!!!

Grosse frayeur, on aura mis 4 h mais on est content.

On va vite se remettre de nos émotions en découvrant ce pays simple, agricole, lui aussi meurtris…

Nous avons élus domicile à Luang Prabang, ancienne capitale indochinoise très raffinée. Un bijou !