Tableau de Carlos Paez Vilaro, Casapueblo.

Le chat est un animal singulier, jamais là où on l’attend. Tranquillement, il envisage le monde avec la curiosité et l’instinct du chasseur, proposez lui un carton fermé et il s’ y engouffre.
Alors quand quatre chats que personne n’attend, quand quatro gatos si différents deviennent pluriels, que chassent ils ?
Carlos Paez Vilaro depuis son accueillante Casapueblo et tout les uruguaychos nous ont donné la réponse.
L’aventure? Un peu, bien-sûr.
Du dépaysement? Oui comme tout bon voyageur mais les yeux du chat possèdent déjà ce filtre.
Mais quoi donc ? La solitude ? Quand il y a dans un seul lieu, tant de ciel et tant de mer pour si peu de gens , assurément non .
Un foyer ? Non plus, même si certains paniers bien douillets ou exotiques nous tendaient les bras.
Les chats virevoltent (arabesques et entrechats), après la liberté : liberté d’esprit, de traits, de mouvements.
Cette liberté, le chat Uruguay écrasé entre ses deux géants voisins, il l’exalte, la transpire .

Voila pourquoi quatre chats en Uruguay, pays de fromages, de vins, de Peugeots et de liberté, se sont sentis chez eux.

Apothéose

Il n’était pas dans notre idée de rédiger des conseils, ni de donner de quelconques avis. Mais c’est une réalité, le Brésil est derrière nous et il y a tant à dire. Ce mois au Brésil fut à la fois un départ ainsi qu’un commencement.

Nous l’avons traversé sur un nuage comme une prolongation des grandes vacances. Rio Carioca nous avait instantanément mis au pas brazil.  Vivre au Brésil est difficile, toutes les personnes que nous avons rencontrées nous l’ont dit mais toutes gardent le sourire et possèdent une ouverture d’esprit incroyable.
Bien-sûr racisme et discrimination restent présents mais dans des proportions tellement moindre que ce que nous connaissons ces derniers temps en Europe.
Je pense à Marcia qui fit demi-tour dans une rue à sens unique pour arrêter le chauffeur de notre bus qui partait. A Paul et Célia, si chaleureux avec nous, Célia qui offre des brigadeiros aux enfants car c’est la friandise des fêtes.  Je pense à chaque inconnu qui est spontanément venu nous parler, nous aider, à ce père qui vint surveiller les enfants car il trouvait les vagues trop fortes.
Puis Porto Alegre, l’autre Brésil, celui qui ne voit pas de touristes, là tempo Gaucho mais gentillesse identique.
Ici nous devimment des voyageurs et comme un point final à notre périple brésilien, cet orage monstrueux qui nous cloua sous un pont de périphérique, figea la ville dans l’obscurité et en chassa on ne sait où tout ses habitants.
S’en suivi, enfants yamakasi, un parcours urbain nocturne où sautant de devanture en devanture nous chassions les abris à l aide de nos lampes torches . Alors apothéose? On peut voir des signes absolument partout mais celui ci nous convient particulièrement.  En un mois, c était notre première véritable pluie et quel déluge.
Le Brésil nous chassait nous forçant à passer à autre chose . Alors oui, ce Brésil est derrière nous mais tout ce qui le compose fait maintenant partie de nous.

Bâteau

Où tout commence à l’ Européenne et se termine en Samba.

Le port est calme, paisible. Après une courte négociation tarifaire nous prenons place dans une file devant un semi-rigide direction Ilha Grande. Mais la file stagne, langueur brésilienne ?
Non, plus sûrement sur le ponton trois officiers de la sécurité maritime, chemises blanches, plis de pantalon , Ray-ban.
Ils inspectent pour chaque embarcation, la liste des passagers, des gilets de sauvetage, les extincteurs etc…
Notre file prend soudainement une autre direction, nouveau semi-rigide qui apparemment possède un extincteur conforme .
De tout côté, une foule de petites embarcations fendent les vagues pour prévenir les navires arrivant, du contrôle à venir. Nous aurons même droit de la part de notre hôte à une étonnante démonstration d’évacuation du bord.
Voilà pour le respect des normes.
Imaginez maintenant le retour: la nuit approche, tout le monde veut quitter l’île, plus de passagers que de places, des gilets pendus à l’arrière, un pilote main sur la poignée des gaz qui cherche la crête des vagues… pour tous les cheveux au vent, pour certains l’estomac au bord des lèvres. Ne manquait que la Samba…