Survivre à la paix

Nous voulions rentrer au Laos par la ville de Phonsavan pour appréhender une réalité difficilement quantifiable depuis la France: la vie le long de la piste Ho Chi Minh 45 ans après la fin de la guerre.

Le nord Vietnam utilisait la jungle laossienne comme camouflage pour acheminer vers le sud des hommes, des armes, du matériel, etc …
La grande idée de l’armée américaine aura été de bombarder en permanence cette partie du Laos. Dans les faits, pendant 9 ans, le pays a reçu l’équivalent d’une bombe toute les 8 minutes. Le Laos y a gagné le titre peu enviable de nation la plus bombardée par habitant. Or, on estime que 25 à 30 % des sous-munitions n’explosent pas et restent un danger permanent.
Ces bombies ou UXO (unexploded ordnance) tuent, mutilent, terrorisent toujours hommes, femmes, enfants.
Nous avons visité une antenne de MAG (Mines Advisory Group), une ONG à fonds américain qui continue de déminer au Laos. Ce que nous y avons appris est terrible, le Laos est prisonnier de ses mines. 70% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté car des territoires entiers ne peuvent être cultivés ou lorsqu’ ils le sont, les agriculteurs en meurent.
UXO c’est le frein majeur du developpement laossien : pas ou peu d’investissements étrangers car c’est trop dangeureux pour les experts. Il est parfois impossible de créer un réseau d’ eau potable et que dire de creuser une route ou de bâtir une école.
Paix à retardement.